Existe‐t‐il une place urbaine idéale? Camillo Sitte, dans L’art de bâtir les villes. L’urbanisme selon ses fondements artistiques (Vienne, 1889), se penche une morphologie idéale des places. Nous rappellerons ces critères parfois oubliés par les urbanistes contemporains, puis nous nous rendrons sur quelques places d’Italie et du Tessin (Crémone, Vigevano, Bergame, Vérone, Venise, Lugano, Bellinzone,…), pour les confronter aux critères de l’historien de l’art et de l’architecture autrichien. Pour lui, l’Italie du Nord et Centrale recèle les places les plus harmonieuses qui soient. Héritières d’une tradition urbaine pluriséculaire, elles se sont adaptées à la période contemporaine grâce à une politique urbanistique dont nous analyserons les composantes (piétonisation des centres‐villes, réhabilitation architecturale, revitalisation commerciale, tourisme…). Nous parlerons des menaces bien réelles qui les guettent, et nous montrerons pourquoi elles demeurent des hauts lieux chargés d’histoire et de symboles, ainsi que des lieux de rencontre et de contemplation au cœur des villes.
Place de la Commune, Crémone, LombardiePlace de la Commune, Vérone Place Ducale, Vigevano, selon un plan de Bramante, fin du XVe siècle
Photos de B. Lévy.