Histoire

LE GLOBE. REVUE GENEVOISE DE GÉOGRAPHIE

Le Globe est une des plus anciennes revues de géographie du monde et la plus ancienne revue de géographie francophone toujours en activité. Il a été fondé en 1860 sous le nom de Bulletin et Mémoires de la Société de Géographie de Genève, puis à partir de 1866, sous le nom de Le Globe. Journal géographique. Il a été sous-titré Le Globe. Revue genevoise de géographie en 1994. Edité par la Société de Géographie de Genève dès ses débuts, il a été coédité entre 1994 et 2016 par la Société de Géographie de Genève (SGEO) et le Département de Géographie de l’Université de Genève. A partir de 2017, il est revenu à son éditeur d’origine, la SGEO.

« La Société de géographie de Genève a modestement pris naissance dans une réunion d’amis, qui, depuis deux ans déjà, s’assemblaient pour suivre les pas rapides des découvertes, rendre compte de leurs lectures, de leurs observations, ou raconter dans le charme de l’intimité, les voyages qu’ils avaient eu l’occasion de faire. » 
(Henri Boutillier de Beaumont, « Introduction. » Le Globe. Revue genevoise de géographie, tome 1, 1860. p. IX.)

« Le Globe : de sa fondation (1860) à sa mise en ligne (2015) », par Bertrand Lévy 

Le Globe, la plus ancienne revue de géographie de Suisse et l’une des plus anciennes au monde, vient d’être mise en ligne intégralement sur le site Persée. Née en 1860 sous les auspices de la Société de Géographie de Genève, elle a été initiée par Henri Bouthillier de Beaumont, agronome puis cartographe, et par plusieurs figures qui fonderont quelques années plus tard la Croix-Rouge : Henri Dunant, Georges et Louis Appia, auxquels vont s’adjoindre Gustave Moynier en 1861 et le général Guillaume-Henri Dufour. Celui-ci publie dans Le Globe sa fameuse « Notice sur la carte de la Suisse dressée par l’état-major fédéral en 1861 ». Le Globe illustre le rôle d’une géographie, science carrefour entre les domaines physique et humain, qui verra dialoguer et se succéder dans l’histoire des scientifiques genevois, suisses et étrangers prestigieux : de G.-H. Dufour à Alfred Bertrand l’explorateur, d’Eugène Pittard, anthropologue, élève de Carl Vogt, à Paul Guichonnet et Claude Raffestin – le géographe francophone aujourd’hui le plus cité dans le monde. Tous, provenant de disciplines souvent différentes mais complémentaires (comme l’ethnologie, l’histoire, la science économique…), sont épris par la même passion, celle de partager leur savoir, leurs découvertes et leur enthousiasme pour la science géographique, les voyages et l’exploration. De manière générale, les sociétés de géographie ont répandu le goût et anticipé l’enseignement de la géographie, avant qu’elle ne soit institutionnalisée dans les écoles et les universités. Elles ont accompagné l’exploration du monde et la colonisation, mais dans le cas du Globe, qui n’émane pas d’une puissance coloniale, la préoccupation scientifique a généralement pris le pas sur la dimension politique. Bien sûr, certains textes nous font sourire aujourd’hui, comme celui sur la « supériorité de la race anglo-saxonne », comme bien des textes d’aujourd’hui feront sourire les scientifiques de demain.

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