Entre patrimoine et hôtels 5 étoiles : quelle évolution pour les cabanes de montagne ? par Soline PUPET
Bâtiments emblématiques de nos montagnes, les cabanes, dont l’appellation familière est propre à la Suisse, correspondent à un type de bâtiment prévu pour répondre aux besoins des pratiquants de sports de montagne en leur offrant un abri à mi-chemin sur leur parcours. Leur fréquentation et caractéristiques varient selon l’altitude, l’accessibilité et la localisation.
À l’origine de simples bivouacs offrant aux alpinistes un lieu où passer la nuit et s’abriter en cas de mauvais temps, les cabanes de montagne se répandent dans les Alpes dès la deuxième moitié du XIXe siècle. Les questions inhérentes à leur existence sont déjà discutées avec passion dès les premières constructions, non seulement par leurs constructeurs mais aussi par leurs utilisateurs. Auparavant destinées uniquement aux alpinistes, on y trouve aujourd’hui également des randonneurs, des grimpeurs ou d’autres profils tels que les vététistes ou encore les randonneurs à ski, etc. Aujourd’hui, les cabanes sont progressivement rénovées et s’adaptent aux normes à la fois légales et sociales tout en faisant face aux défis de notre époque.
A la suite de mon travail de bachelor sur l’évolution des cabanes et des pratiques des sports de montagne, ainsi que de mon travail de master sur les suites de l’inscription de l’alpinisme au patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO, je propose pour cette conférence de revenir sur les questions et les problématiques propres à ces bâtiments emblématiques. Elles représentent en effet une porte d’entrée pertinente pour s’interroger sur les représentations de la montagne présentes en tant que constructions culturelles dans les discours des pratiquants de sports de montagne et clients des cabanes. Il s’agira de s’intéresser non seulement à la façon dont leur usage a évolué ainsi qu’à la dimension symbolique qui y est attachée à travers notamment le discours des pratiquants à ce sujet. Comme le rappelle Luca Gibello dans son ouvrage sur les cabanes, ces dernières occupent une place particulière qui transcende la simple utilité matérielle : « Les pierres des refuges ne nous racontent pas seulement les façons dont ceux-ci ont été fabriquées ; elles « stratifient » les évènements et les biographies, les valeurs symboliques et les querelles politiques, les aspects économiques et sociaux » (Gibello, L., Construction de cabanes en haute altitude, Berne, Ed. du Club Alpin Suisse, 2014, p. 144; p 13). Enfin, la question de leur valeur patrimoniale sera également abordée au regard notamment de l’impact du changement climatique sur l’environnement alpin.
ÉLÉMENTS BIOGRAPHIQUES
. Intérêt et pratique personnelle pour les sports de montagne et leur culture
. Bachelor en géographie et environnement à l’Université de Genève, travail de bachelor portant sur le lien entre l’évolution des cabanes et les pratiques sportives de la montagne.
. Suite à ce travail, participation à l’exposition du Musée de Bagnes « Label Montagnard » sous la forme d’un article intégré à la publication d’un ouvrage en lien avec l’exposition
. Master en Géographie culturelle et politique, dans lequel un stage de 6 mois à la mairie de Chamonix-Mont-Blanc qui a donné lieu en septembre 2022 à un mémoire de master sur les lendemain de l’inscription de l’alpinisme au patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO en décembre 2019.