Les moulins du bassin genevois, un réseau de 200 établissements alimentés par 22 cours d’eau, par Bénédict FROMMEL, Office du Patrimoine et des Sites

Date: 25.02.2013 à 00:00

Pourvoyant aux besoins alimentaires de base (farine panifiable et huile), le moulin joue un rôle central dans la société traditionnelle. Dans la cuvette genevoise, on compte ainsi un moulin pour 300 habitants en zone rurale, un pour 600 en zone urbaine. A ceux-ci s’ajoutent un certain nombre d’installations industrielles, principalement des martinets, des scieries, des papeteries et des tanneries. Au total, le réseau comprend jusqu’à 200 établissements, alimentés par 22 cours d’eau. Desservie par des résurgences du pied du Jura au régime remarquablement stable, la rive droite du Rhône bénéficie de bonnes conditions d’exploitation. Sur la rive gauche et dans la région entre Arve et Lac, la situation est plus contrastée. La modestie relative des débits et l’irrégularité des régimes limitent fortement le potentiel énergétique. Aussi, est-on conduit à aménager des bassins d’accumulation et à exploiter de simples sources.

En 2013, exception faite des principaux producteurs énergétiques que sont le Rhône, l’Arve et la Versoix, équipés d’installations hydroélectriques, seule la Doua, un affluent du Roulave, fait encore l’objet d’une exploitation (très partielle) de sa force motrice. Aux mains de la famille Claret depuis 1744, la scierie de Crève-Cœur (Saint-Jean-de-Gonville) comprend une scie à battant actionnée par une turbine mécanique. A l’aval, on trouve l’ancienne Tannerie de Saint-Jean, en activité jusqu’en 1974, dont le bassin et les moteurs (roue et turbine) sont toujours en place.