Theo Meier (1908-1982), un artiste suisse sous les tropiques (Polynésie-Bali-Thaïlande), par Georges BREGUET

Date: 11.10.2021 à 19:00

L’artiste peintre bâlois Theo Meier se révèle au début des années 1930 par ses portraits et ses paysages. Il part sur les traces de Paul Gauguin (1848-1903), d’abord à Pont-Aven en Bretagne, puis, en 1932, à Tahiti et aux Marquises. Il reste en Polynésie près de deux ans puis rentre en Suisse. Il repart pour le Pacifique en 1935 mais, cette fois, par la route maritime de l’Orient. C’est pourquoi il séjourne d’abord à Singapour. Un jour, en 1936, il décide de faire une courte excursion par bateau à Bali. Il y restera jusqu’en 1956, dont la période d’occupation japonaise (1942-1946). A cause de la situation politique indonésienne, et malgré son amitié avec le président Sukarno, il quitte l’Indonésie et trouve refuge en Thaïlande en 1957. Sous la protection du Prince Sanidh Rangsit, il y restera jusqu’à son décès, à Berne, en 1982. Durant sa période thaïe, il retourne fréquemment à Bali et il devient un fervent propagandiste de cette civilisation unique par ses peintures et son livre BALI, illustré par les photographies de Fred Mayer, qui a paru en 1975 aux Editions Silva.

Ses peintures tropicales, particulièrement celles de Bali, sont actuellement très recherchées et cotées en Asie où elles dépassent parfois plusieurs centaines de milliers de francs lors de ventes aux enchères. Il est aussi mis en valeur dans la collection présidentielle indonésienne et plusieurs de ses peintures sont présentes dans les différents palais.   


Couverture du livre BALI de Theo Meier aux éditions Silva, 1975.
Photographie de Fred Mayer

Cette conférence richement illustrée sera principalement axée sur les peintures de l’artiste montrant des paysages et les populations locales où il a séjourné ainsi que sur son travail d’ethnographe. Nous laisserons de côté la partie plus tumultueuse de sa vie ainsi que son amour pour les jeunes femmes et l’alcool, des passions qui sont devenues, de nos jours, politiquement incorrectes. C’est peut-être pourquoi il n’a pas encore eu droit à une grande exposition en Suisse de ses œuvres. Notons enfin que le plus grand chef d’œuvre de Theo Meier est probablement sa vie qui mériterait d’être mieux connue.

Theo Meier à Papeete (Tahiti, Polynésie française), en 1933, avec les caisses contenant le matériel ethnographique récolté durant son séjour. 
Photographe inconnu

Polynésie

Maapiti. Moorea. Polynésie française.
Theo Meier. 1932. Huile sur toile. 60 x 50 cm

Bali


Le volcan Gunung Agung, la plus haute montagne de Bali (3142 m). Vue depuis le studio de Theo Meier à Iseh, Sidemen, Karangasem, dans la partie orientale de l’île.
Theo Meier. Huile sur toile. 65 x 81 cm. Vers 1950.

Thaïlande

Chez les Méos. Au nord de Chiang Mai, Thaïlande.
Theo Meier. Huile sur toile. 74 x 56 cm. 1972.

Georges Breguet est diplômé en biologie et écologie humaine de l’Université de Genève. Après une carrière dans l’enseignement secondaire genevois couplé à des recherches scientifiques en Indonésie, il a pris une retraite anticipée en 2003. Cette liberté retrouvée lui a permis de devenir conservateur de musée en Indonésie, commissaire d’expositions dont celle, en 2008, au musée Pasifika de Bali, en l’honneur du centenaire de la naissance de Theo Meier et consultant pour de nombreux musées et collectionneurs privés en Suisse, France et Indonésie. Il a écrit ou co-écrit plusieurs livres et articles toujours liés à l’Indonésie, un pays qu’il connait depuis 1972 et dans lequel il a séjourné plus d’une cinquantaine fois. 


A la recherche de Theo Meier.
Le conférencier devant la maison de Theo Meier à Chiang Mai, Thaïlande. 2008

Photo Lise Breguet.

La Société de Géographie de Genève applique les mesures légales de protection en relation avec la pandémie Covid-19.

Actuellement: certificat de vaccination Covid, gel pour les mains, distanciation sociale, port du masque.

Texte de présentation en deux pages peu illustrées, pour l’impression.