Buenos Aires et le tango, par Claire RÜFENACHT

Date: 24.01.2011 à 19:00

Une ville et son expression. Lorsque l’on imagine Buenos Aires, on se figure presque automatiquement un couple de danseurs enlacés sur les pavés; et si l’on entonne un tango, nos pensées voyagent immédiatement sur les bords du Rio de la Plata… Et l’on arrive à se demander si Buenos Aires serait pareil sans le tango; si le tango existerait sans Buenos Aires? Le lieu et la culture imbriqués et unis par l’imaginaire. La capitale argentine est la ville mythique et fondatrice du tango. Autant les lieux réels sont imprégnés de l’univers du tango, autant la culture du tango est imprégnée des lieux de Buenos Aires, formant ainsi un monde de l’entre-deux, une géographie invisible, mais présente dans la poésie des tangos chantés.

A travers Discépolo, Manzi, Flores et tant d’autres poètes portègnes, la ville se redessine et acquiert une dimension humaine. Les rues, les quartiers, les bistrots et autres espaces urbains sont remplis d’histoires, vraies ou inventées, mais toutes poétisées, devenues mythiques et bien établies dans la culture populaire. Aujourd’hui, la mégapole argentine utilise cette vertu mythique du tango dans sa stratégie politique du tourisme. Deux mondes parallèles se côtoient: les lieux où vit et évolue le tango, joué, dansé, éprouvé par ses aficionados, et les lieux touristiques où le tango est aliéné à l’extrême, vendu comme un cliché.

Un voyage dans l’univers urbain et poétique de Buenos Aires, à travers le tango.