Artiste animalier, j’ai eu la chance d’apprendre mon métier de graveur sur bois auprès de Robert Hainard. Une grande partie de mon temps est consacrée à pister et observer les animaux sauvages de ma région. Les croquis et dessins que j’arrive à saisir me servent ensuite à réaliser mes gravures à l’atelier.
En voyage, je me déplace avec une paire de jumelles, un bloc de papier et un crayon.
Comme j’ai développé une technique pour pouvoir dessiner les poissons sous l’eau, j’ai été invité il y a quelques années comme artiste en résidence à participer à un tronçon d’un voyage en Australie sur la Grande Barrière de corail. Le voilier « Fleur de Passion » d’une Fondation genevoise, porte des projets sociaux-éducatifs, scientifiques et artistiques. Il a réalisé durant quatre ans un tour du monde à la voile, dans le sillage de Magellan.
Lors de cette conférence en image, je vous parlerai de cette expérience unique que j’ai eu la chance de vivre à bord et j’évoquerai les facettes de mon métier et l’importance du dessin naturaliste en voyage.
L’immensité de l’Océan n’a rien d’inquiétant, elle purifie l’esprit et offre un bien être indéfinissable. Dans cet environnement grandiose et austère, la rencontre avec un animal revêt un caractère très particulier. Une sensation étrange de se sentir si loin du monde et plus que jamais en son centre.
Je comprends mieux aujourd’hui la curieuse phrase d’Aristote « Il y a trois sortes d’hommes : les vivants, les morts et ceux qui vont sur la mer ».
Né à Genève en 1969, Pierre Baumgart s’est intéressé dès son enfance aux oiseaux et très vite s’est mis à les dessiner. Le groupe des jeunes de Nos Oiseaux, sous la houlette de Paul Géroudet, lui a permis d’échanger et de parfaire ses connaissances. Au fil du temps et des rencontres, sa passion s’est élargie à la nature sauvage tout entière. Sa transcription en images lui est devenue essentielle.
Après une maturité artistique au collège et une année de biologie à l’université, il est reçu au concours d’entrée des Beaux-Arts et y passe quatre années dans l’atelier de gravure.
Tenter de reproduire les couleurs de la nuit, se sentir impuissant à dessiner les renardeaux qui jouent devant un terrier, c’est se frotter à ce que Robert Hainard appelait « le réel brut ». Voilà l’approche de la nature par le dessin qu’il revendique.
Si de nombreux voyages en Europe ont enrichi sa connaissance de la nature, c’est dans la région genevoise que, depuis plus de trente ans, il passe son temps à pister et dessiner les bêtes. La démarche philosophique et l’œuvre artistique de Robert Hainard l’ont durablement marqué et depuis 1994 il grave selon le procédé de gravure sur bois en dégradé inventé par l’artiste genevois. Pierre Baumgart, aujourd’hui, grave ses bois et imprime ses estampes dans son atelier sur les voies couvertes de St-Jean, à Genève.
Une exposition avec mon ami Laurent Willenegger autour de notre travail et de notre démarche d’artistes naturalistes aura lieu à Yverdon à cette période. Il est prévu d’organiser une visite de l’exposition et de la réserve naturelle de la Grande Cariçaie avec les membres de la Société de Géographie qui seraient intéressés le samedi 14 octobre selon le programme qui sera proposé par la Société.
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