Le village d’Olympos, tout au nord de l’île de Karpathos, ne fut relié par la route au reste de l’île qu’en 1980 et goudronnée encore plus tard. Situé sur une crête de montagne, loin de la mer, il est resté isolé très longtemps du monde moderne. Cet éloignement et la volonté farouche des locaux de conserver leurs traditions, notamment musicales et sociétales ont en fait longtemps un “conservatoire” d’un monde presque partout aujourd’hui disparu.
L’évolution économique, marquée par la déprise agricole et l’irruption de l’argent des exilés modifient profondément les structures sociales du village.
La conférence s’attachera à montrer les riches coutumes (en matière de musique de danse – étudiées notamment par Samuel Baud-Bovy) qui persistent à Olympos, ainsi que l’évolution des structures sociale et en quoi la société d’Olympos a été qualifiée de “matriarcale” par celles et ceux, nombreux, qui l’ont étudiées sous ses divers aspects.
Ayant régulièrement visité le village depuis plus de 40 ans, j’ai eu l’occasion d’observer, à travers notamment la succession des générations d’une famille locale, cette évolution et la résilience d’une société traditionnelle au bulldozer de la modernité.
Alain Chabloz, né en 1953, a vécu une année en Grèce et y retourne très fréquemment. Titulaire d’une licence de Géographie de l’Université de Genève et d’une demi-licence par brevet en Grec Moderne de l’Université de Genève. Il s’intéresse de très près aux évolutions sociales, notamment celles engendrées par le tourisme. Alain Chabloz fait partie du Bureau de la Société de Géographie de Genève.