OUVRAGES PRÉSENTÉS EN 2024

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Rubrique tenue par Philippe Martin

TABLE DES MATIÈRES

ASG; GeoAgenda 3 / 2023; Association suisse de géographie (ASG); Neuchâtel

ASG; GeoAgenda 4 / 2023; Association suisse de géographie (ASG); Neuchâtel

. ASG; GeoAgenda 1 / 2024; Association suisse de géographie (ASG); Neuchâtel

. Dieulafoy, Jane; Une amazone en Orient. Du Caucase à Persépolis. 1881-1882. Paris, 2010, Libretto, 395 pages, 10.70 €

de Rutté, Théophile; Les aventures d’un jeune Suisse en Californie; Lausanne, Florides helvètes (Poche Suisse), 2023, 240 pages, 10 €

. Gras, Cédric; La mer des Cosmonautes; Paris, Gallimard, 2017, 184 pages, 7.80 €

. King, Charles; Minuit au Pera Palace. La naissance d’Istanbul. Paris, Payot, 2017, 528 pages, 11 €

. Lapouge, Gilles; L’encre du voyageur. Paris, Albin Michel, 2022, 199 pages, 7.90 €

Paulet, Bruno; Mémoires des sables. En Haute-Asie sur la piste oubliée d’Ella Maillart et Peter Fleming; Genève, Olizane, 2007, 39 CHF, rupture de stock

. Péroncel-Hugoz, Jean-Pierre; Petit journal lusitan. Voyages au Portugal, en Macaronésie et au Brésil. Monaco, Éditions du Rocher, collection Motifs, 2007, 140 pages, 6 €

Porcel, Baltasar; Méditerranée. Tumultes de la houle; Arles, Babel, 592 pages, 2004, 12.20 €

. Sallenave, Danièle; Sibir. Moscou – Vladivostok. Mai-juin 2010. Paris, Gallimard, 2012, 366 pages, 8.70 €

. Werth, Nicolas; Le Communisme au village. La vie quotidienne des paysans russes de la révolution à la collectivisation (1917-1939). Paris, Les Belles Lettres, 2023, 488 pages, 15.50 €

. Werth, Nicolas; La route de la Kolyma. Voyage sur les traces du goulag. Paris, Belin, 2016, 223 pages, 8.90 €

LISTE DES RECENSIONS de 2024

. Hofmann Doris, 2023, Les collines des cinq sens. Découverte et parcours dans le Parc Régional des Monts Euganéens; Proget Edizioni, Italia, 183 p., ISBN : 979-12-80842-19-0; recension de Ruggero Crivelli

. Gros de Beler, Aude; Jean-Claude Golvin, illustrateur; L’Antiquité retrouvée; Arles, Actes Sud, Errance & Picard, 2023, 272 pages, 35 €, présenté par Roland Meige

. La décolonisation de « L’Esprit de Genève » et « L’Exploration du monde », un billet de Roland Meige

. Wilson, Ben, Metropolis. Une histoire de la plus grande invention humaine. Paris, Passés Composés Humensis, 2024, 444 pages, 27 €, présenté par Roland Meige

PRÉSENTATIONS DÉTAILLÉES

ASG; GeoAgenda 1 / 2024; Association suisse de géographie (ASG); Neuchâtel

Huit titres pour l’été (et d’autres plus bas, à la suite), ainsi qu’une recension

Dieulafoy, Jane; Une amazone en Orient. Du Caucase à Persépolis. 1881-1882. Paris, 2010, Libretto, 395 pages, 10.70 €

Récit dense en informations du voyage difficile d’une femme courageuse et érudite qui accompagne son mari en mission. Reçus partout avec honneurs, leurs rapports avec les gens simples « feraient problème » aujourd’hui. Le volume faisant suite, « L’Orient sous le voile », est malheureusement épuisé. PhM

Présentation de l’éditeur
Jane Dieulafoy est une femme fascinante, étonnante… Tour à tour, romancière, photographe, journaliste, archéologue, ce n’est pas un hasard de retrouver le récit de ses aventures dans les colonnes de la célèbre revue Le Tour du monde. Partis à la recherche des origines de l’architecture occidentale, Jane et son archéologue de mari Marcel Dieulafoy sillonnent en 1881 les 6000 kilomètres d’une Perse antique qui vit encore à l’heure des Mille et Une Nuits. Des rives de la mer Noire à Ispahan, le présent volume relate les premiers mois d’un périple qui en durera quatorze, pendant lesquels l’audacieuse et téméraire Jane prend des notes, des photos et tient son « Journal », tout aussi soucieuse de répertorier les multiples facettes archéologiques, politiques et sociologiques du pays qu’elle traverse, que de vivre pleinement l’aventure trépidante mais aussi dangereuse que lui propose son mari.

Gras, Cédric; La mer des Cosmonautes; Paris, Gallimard, 2017, 184 pages, 7.80 €

En plus du voyage, des conditions, de l’atmosphère et de l’ambiance, de l’utilité et de la raison d’être de ces bases antarctiques, l’auteur nous montre une fois de plus dans ce récit ce que nous percevons mal du caractère russe, tout empreint d’attachement à son pays et de fierté nationale. PhM 

Présentation de l’éditeur
L’Akademik Fedorov, bateau hérité de l’ère soviétique, doit assurer le ravitaillement des bases de Progress et Mirny, déposer les candidats à l’hivernage et récupérer l’équipe qui vient de passer un an à Vostok. Durant trois mois, Cédric Gras a partagé le quotidien des passagers du brise-glace, scientifiques, marins et techniciens en partance ou de retour. Il a vécu aux côtés des Poliarniks, ces hommes sélectionnés pour leurs capacités physiques, leur sang-froid face aux dangers. Ces hommes qui, enfants, rêvaient soit d’aller dans l’espace, soit de partir en Antarctique. Car la Russie a ceci de particulier que ses aventuriers en herbe rêvent d’étoiles ou de grand froid. Ces hommes qui, durant de longues années délaissent leur famille pour le pôle et mènent parfois une double vie (une femme à terre et une à bord). Embarquer pour l’Antarctique, c’est pour eux l’occasion de découvrir le monde, loin des contrées de Russie : Singapour, l’île Maurice, Le Cap, Hobbart.
Et la mer des Cosmonautes ? C’est celle des Poliarniks, située près du continent antarctique, et qui leur offre ses paysages lunaires depuis le pont de l’Akademik Fedorov.

King, Charles; Minuit au Pera Palace. La naissance d’Istanbul. Paris, Payot, 2017, 528 pages, 11 €

Oubliez le titre racoleur, ce n’est pas un roman policier, mais le récit magistral de l’évolution d’Istanbul, entre la fin de l’Empire ottoman et l’après-Atatürk, avec ses habitants d’ethnies et religions diverses, les déplacements de populations et les réfugiés permanents ou en transit, ainsi que les traités et alliances. PhM

Présentation de l’éditeur
Ce livre passionnant et brillamment mené, écrit par un professeur de relations internationales américain habitué des médias, dont c’est le premier ouvrage traduit en français, nous conte, à travers l’histoire d’un des fleurons de l’hôtellerie mondiale (le Pera Palace) et d’un train (l’Orient Express) dont le seul nom évoque des images d’exotisme suranné, la transformation d’une ville (Istanbul) qui, au début du XXe siècle, quitta à jamais les atours séduisants de la Constantinople cosmopolite de jadis pour entrer de plain-pied dans la modernité. Il nous offre aussi une saisissante galerie de personnages, dont certains fort célèbres : Agatha Christie, John Dos Passos, Ernest Hemingway, Léon Trotsky…

Lapouge, Gilles; L’encre du voyageur. Paris, Albin Michel, 2022, 199 pages, 7.90 €

C’est un essai (réussi !). Avec un chapitre exceptionnel sur l’Inde (et aussi un sur le Brésil). PhM

Présentation de l’éditeur
« Un jour, ils m’ont mis dans les écrivains voyageurs. Je n’avais pas vu venir le coup mais j’ai conservé mon sang-froid. J’ai réagi. J’ai cherché mes voyages. J’en ai trouvé plusieurs. » Nomade, c’est pourtant « comme une huître sur son rocher » que Gilles Lapouge aimait relater ses voyages, célébrant autant le lointain que le proche – le Brésil, l’Inde, l’Islande ou Tahiti, son Algérie natale et les oeuvres qui lui sont chères. L’écrivain sait, en effet, « qu’un voyage non seulement n’existe qu’à partir du moment où on le convertit en encre, mais encore que tout voyage, y compris dans les terres inconnues, n’est que le souvenir d’une encre ancienne (…) : vous ne marchez jamais que dans les encres des explorateurs qui vous ont précédé. » En lisant, en écrivant, il partage ici ses enthousiasmes comme son érudition, dans une prose élégante et poétique. Journaliste, Gilles Lapouge (1923-2020) était aussi essayiste, critique et romancier. L’essentiel de son oeuvre, couronnée de nombreux prix, depuis Les Folies Koenigsmark (1989), est publié aux éditions Albin Michel. L’Encre du voyageur a reçu le prix Femina Essai 2007.

Péroncel-Hugoz, Jean-Pierre; Petit journal lusitan. Voyages au Portugal, en Macaronésie et au Brésil. Monaco, Éditions du Rocher, collection Motifs, 2007, 140 pages, 6 €

L’ouvrage n’est pas tout récent, certes, mais ceux qui aiment le monde portugais lui trouveront toute sa fraîcheur, sous la plume agréable de ce conteur. Connaissez-vous la Macaronésie ? (moi pas). PhM

Présentation de l’éditeur
Tenu à l’expression impersonnelle dans les reportages pour Le Monde et dans mes essais, écrits depuis vingt-cinq ans en parcourant les continents, l’envie me prit en 2000, au cours de périples ou d’escales en terres lusophones, d’utiliser pour une fois le je « , d’apparaître moi-même au cours d’un récit de voyages. Impressions et sentiments personnels priment donc en ce Petit Journal lusitan, rédigé sans apprêts, au jour le jour, au Portugal, à Madère et Porto-Santo et enfin à Rio-de,Janeiro. C’est un peu la face cachée d’un long reportage; un coup d’oeil sur une façon d’être sui generis : la lusitanité ; le résultat d’un dépaysement, parmi les fantômes de Pessoa ou Torga et des empereurs du Brésil, ou chez les cordons bleus de Funchal, et Angra-do Heroismo, sans oublier une polémique sur l’Islam, au Brésil, avec le journaliste algérien Slimane Zeghidour… « 

Sallenave, Danièle; Sibir. Moscou – Vladivostok. Mai-juin 2010. Paris, Gallimard, 2012, 366 pages, 8.70 €

Ne vous fiez pas au titre: Moscou – Vladivostok, vous en avez déjà lu dix récits. Mais pas celui-ci qui se démarque nettement. Il vous conduira bien au-delà de la voie ferrée et de l’habituelle vision rapide des grandes villes du parcours vers d’intéressantes réflexions et rappels de grands événements historiques. PhM

Présentation de l’éditeur
« Sibérie en russe c’est « Sibir », du nom d’un petit royaume mongol défait par les Russes après la victoire d’Ivan le Terrible en 1552 sur les Tatars de Kazan. La Sibérie appartient à l’Europe par l’histoire et par la civilisation. Comment cela s’est imposé à moi, je le raconte jour après jour, tandis que sous mes yeux s’étire un paysage de forêts, de campagnes désertées, de grands fleuves, de villes géantes, de gares monumentales. Le printemps explose sur la trace enfouie des anciens goulags. Et le Transsibérien pousse l’Europe devant lui à travers dix mille kilomètres et neuf fuseaux horaires. « Sibir ! Sibir ! » chuchotent les roues. » Danièle Sallenave.

Werth, Nicolas; Le Communisme au village. La vie quotidienne des paysans russes de la révolution à la collectivisation (1917-1939). Paris, Les Belles Lettres, 2023, 488 pages, 15.50 €

On reste confondu en lisant le récit de la situation absurde qui règle la vie des paysans entre la révolution et la collectivisation et encore plus des conséquences de cette gigantesque réforme: laisser-aller dans l’agriculture et acculturation irréversible. PhM

Présentation de l’éditeur
Dès 1917, spontanément, les paysans russes se soulèvent contre le tsarisme. Ils vont ainsi contribuer à la victoire des bolcheviks. Mais si les paysans espéraient ainsi jouir enfin librement des terres confisquées aux grands propriétaires, les bolcheviks, eux, rêvaient de les collectiviser, de contrôler les campagnes dont dépendaient le ravitaillement des villes et le salut de la révolution. Ce « malentendu » historique s’accompagne d’une incompréhension mutuelle. Dans un monde rural réfractaire au changement, déshérité, isolé, s’est développée une civilisation paysanne originale et autonome. Elle va de l’art de construire une isba à une conception du droit de propriété et à une pratique du christianisme tout à fait particulières. Pour les bolcheviks, cette civilisation n’est que barbarie et crétinisme. Ils lancent contre elle des « croisades culturelles », des missionnaires athées, de jeunes communistes qui « liquideront » l’analphabétisme et célèbreront dans les villages le 1er mai, la « Trinité prolétarienne ». Pour briser les résistances, le régime finira par procéder à la collectivisation forcée des campagnes. Ce grand tournant dans la vie paysanne allait être fatal à la civilisation rurale traditionnelle. Pendant deux décennies – 1920-1940 – l’Ancien et le Nouveau s’affrontent et coexistent. La fin de la Russie paysanne et les débuts de la Russie communiste, telle est la trame de ce Communisme au village. Vie quotidienne des paysans russes de la Révolution à la Collectivisation.

Werth, Nicolas; La route de la Kolyma. Voyage sur les traces du goulag. Paris, Belin, 2016, 223 pages, 8.90 €

Nicolas Werth entreprend en 2011 un voyage dans la Kolyma sur les traces des ultimes restes visibles des camps. Ce seront surtout les récits des derniers témoins qu’il va récolter et qu’il nous rapporte. La nouvelle génération, elle, vit en-dehors de l’histoire. Dialogue avec une serveuse à Magadan: «  Le Goulag ? » « C’est… un groupe de rock ? » (page 51). Juste espérer que les archives de l’association Mémorial n’aient pas disparu dans la foulée de l’actuelle réécriture de l’histoire. PhM

Présentation de l’éditeur
Durant plus d’un mois, Nicolas Werth, spécialiste reconnu des politiques de violence en URSS et de l’histoire du Goulag en particulier, et ses compagnons de voyage vont sillonner la Kolyma, région symbole du goulag, la plus éloignée et la plus inaccessible, à la recherche des dernières traces du plus grand ensemble concentrationnaire soviétique. Durant 25 ans, entre 1930 et le milieu des années 1950, 20 millions de soviétiques sont passés par ces camps, 2 millions sont morts au Goulag, plus d’un million ont été exécutés. Nicolas Werth a retrouvé les traces des derniers survivants. Il a visité les rares musées, nés généralement d’initiatives privées, où sont exposés des rares vestiges de la « civilisation goulagienne » encore conservés. Il a sillonné les pistes de la Kolyma, construites par les détenus eux-mêmes, pour tenter de retrouver les restes des camps de travail forcé, où les détenus extrayaient, dans des conditions extrêmes (-50 °C l’hiver), l’or, grande richesse de la Kolyma, le cuivre, l’uranium et d’autres minerais. Une quête souvent vaine, tant les traces se sont effacées dans ce milieu que l’homme n’a jamais véritablement conquis. La nature a repris ses droits, la taïga et la toundra ont englouti les derniers vestiges des camps. Dans ces conditions, comment l’historien peut-il encore appréhender cette civilisation disparue? À travers les seules archives administratives, les récits des derniers survivants? Ce voyage à la recherche de la Kolyma perdue est aussi une réflexion sur le métier d’historien.

ASG; GeoAgenda 4 / 2023; Association suisse de géographie (ASG); Neuchâtel

Paulet, Bruno; Mémoires des sables. En Haute-Asie sur la piste oubliée d’Ella Maillart et Peter Fleming; Genève, Olizane, 2007, 39 CHF, rupture de stock

Présentation de l’éditeur

Ce récit nous entraîne sur les pas d’Ella Maillart et de Peter Fleming qui entreprirent, en 1935, un audacieux périple de Pékin aux Indes britanniques par l’Asie centrale. A mi-chemin de leur voyage, les deux écrivains-voyageurs furent contraints de s’aventurer dans une région montagneuse des confins de la Chine, que s’étaient disputée tour à tour Mongols, Tibétains, Ouïghours et Chinois.

C’est cette contrée, toujours interdite en ce début de XXIe siècle et où presque rien n’a changé, que l’auteur a entrepris de traverser à son tour, accompagné d’un ami photographe. 

Après avoir dû faire face à d’innombrables difficultés pour constituer une caravane de chameaux et convaincre un autochtone, peu enclin à l’aventure, de les accompagner, ils entreprirent à trois cette marche de huit cents kilomètres, franchissant des déserts d’altitude situés à plus de quatre mille mètres. Tour à tour récit de voyage, pèlerinage littéraire et évocation historique, cet ouvrage dévoile une fascinante terra incognita.

A travers des paysages d’une beauté à couper le souffle et hantés par une faune sauvage rare, l’auteur met en perspective l’ensemble des explorations de cette région à la croisée de différents peuples, religions et civilisations. Il y associe sa propre expérience immédiate, éprouvante ou cocasse, ponctuée de rencontres insolites qui viendront souligner le caractère isolé du lieu: bergers nomades, prospecteurs ou officiels chinois sont autant d’occasions de partage ou de risques à affronter.

de Rutté, Théophile; Les aventures d’un jeune Suisse en Californie; Lausanne, Florides helvètes (Poche Suisse), 2023, 240 pages, 10 €

Théophile de Rutté (1826-1885), de son vrai nom Gottlieb Rudolf von Rütte, est né à Sutz, dans le canton de Berne où son père est pasteur. En 1846, il émigre au Brésil où il reste trois ans. Mais son esprit aventureux rêve de participer à cette ruée vers l’or dont on parle tant. Il s’embarque alors sur un trois-mâts et débarque six mois plus tard à San Francisco où, parmi les trappeurs, les chercheurs d’or et les aventuriers de toute espèce, il rencontre le fameux colonel John Sutter, son compatriote, dont Blaise Cendrars immortalisera la mémoire. Pour l’or, de Rutté arrive trop tard. Toutefois, il comprend rapidement qu’il y a beaucoup à gagner avec cette population avide de dépenser ; il s’installe donc comme négociant importateur. Grâce à Sutter et malgré son jeune âge, il sera nommé premier consul honoraire de Suisse pour la Californie et l’Oregon. Il exercera cette fonction de 1850 à 1854. Il ouvre une succursale à Sacramento et manque de peu de périr noyé dans l’inondation de 1850. Après avoir subi une série de catastrophes, de Rutté choisit de regagner définitivement l’Europe en 1856 ; il s’y marie et s’installe à Bordeaux, où il ouvre une agence d’assurances maritimes.

Publiée par Buchet-Chastel en 1979, cette autobiographie est présentée dans cette nouvelle édition par Emmanuelle Paccaud, chercheuse à l’université de Lausanne.

Dans ce récit autobiographique écrit en français, celui qui fut le premier consul honoraire de Suisse en Californie détaille son séjour en Amérique entre 1846 et 1856. Ce texte retrouvé, qui n’était pas destiné à la publication, offre un portrait fidèle et instructif de l’émigration de masse et de ses conséquences à l’époque de la ruée vers l’or – à lire en parallèle de L’Or de Blaise Cendrars.

Porcel, Baltasar; Méditerranée. Tumultes de la houle; Arles, Babel, 592 pages, 2004, 12.20 €

Espace cardinal entre trois continents, la Méditerranée est le creuset d’une civilisation matricielle qui puise ses origines dans le delta du Nil, les plaines arides d’Andalousie ou les contreforts de l’Atlas. Porté par le ressac de son histoire et de ses mythes, Baltasar Porcel la traverse – autant qu’elle le traverse – dans un fascinant récit épique et lyrique qui établit une synthèse volontairement subjective des diversités fondatrices de l’identité méditerranéenne. A l’instar d’illustres prédécesseurs cités ici à plaisir, cet écrivain vagabond nous invite à un voyage intérieur où, de la préhistoire à l’ère moderne, images et concepts se fondent dans une vision étincelante des héros et des paysages méditerranéens. 

Aux questions culturelles, économiques et identitaires qui s’étendent bien au-delà de ses rives, seule cette mer de la naissance de l’homme et de son exil peut aujourd’hui encore apporter réponse. Même si elle n’en est plus le centre, c’est en elle qu’il nous faudra chercher notre juste place dans le monde. Telle est aussi la conviction d’Edgar Morin dans l’avant-propos de ce livre : “Nous devons nous reméditerranéiser comme citoyens de la communication et citoyens de la complexité.”

Baltasar Porcel est né en 1937 à Majorque. Voyageur et romancier, il est l’une des figures les plus populaires de la littérature catalane et son œuvre a été récompensée par des prix prestigieux. Il a fondé et dirigé à Barcelone l’Institut Catalâ de la Mediterrània. Actes Sud a publié «Galop vers les ténèbres» (1990), «Printemps et automnes» (1993), «Méditerranée, tumultes de la houle» (1998 et Babel n° 659) et «Cabrera ou l’Empereur des morts» (2002).

ASG; GeoAgenda 3 / 2023; Association suisse de géographie (ASG); Neuchâtel

LA LIBRAIRIE DE VOYAGE LE VENT DES ROUTES

La librairie de voyage Le Vent des Routes à la rue des Bains (née Artou au centre ville), aborde avec la deuxième génération de libraires – des dames cette fois – une nouvelle page de sa longue histoire. 

Le document annexé présente la nouvelle équipe et ses très nombreuses prestations.

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