Avec son florilège de paysages et de climats, avec ses haut hauts plateaux où la lumière s’effiloche et se purifie, ses lagunes multicolores et ses énigmatiques vestiges de civilisations perdues, avec ses forêts smaragdines et ses vastes étendues dépouillées, avec son mélange d’architecture coloniale et ses jeunes talents d’artistes, avec les visages aigus de ses habitants et leurs mots musicalement mâchés, avec ses rêves révolutionnaires et ses perpétuels rappels à des traditions millénaires, par son nom même, s’il y a un pays capable d’enflammer l’imagination collective, c’est la Bolivie. Un État plurinational qui représente, dans le panorama géopolitique mondial, une expérience unique et sans précédents : cherchant, à travers l’idéalisation d’un passé aux règles différentes, à détecter un nouveau modèle de société, dont l’une des principales expressions apparaît une liberté retrouvée de la femme, fière de son rôle magique (et ce n’est pas par hasard si, au centre de La Paz, il y a, depuis des siècles, un marché aux sorcières).
Un court-circuit qu’il est temps d’examiner avec attention. D’autant plus que court-circuit sera l’un des mots clé pour comprendre la décennie qui vient de commencer. On va être en effet obligé de réagir, de gérer et même provoquer plusieurs court-circuits, pour changer justement des modèles économiques et sociaux qui ne garantissent aujourd’hui ni les droits des citoyens ni la sauvegarde de la planète. Alors, pourquoi ne pas tourner les yeux vers cette partie du monde, l’Amérique latine, qui nous paraît parfois très éloignée, mais qui peut par contre se révéler une source inouïe d’inspiration et d’idées ? Pourquoi ne pas découvrir ce brillant, méconnu, légendaire court-circuit culturel appelé Bolivie ?
Le conférencier présentera quelques extraits du film « Irregular » qu’il a réalisé avec Fátima Lazarte.
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Une verrée suivra la conférence.
Fabrizio Catalano (Palerme, 14 octobre 1975). Metteur en scène et dramaturge, après avoir réalisé plusieurs documentaires et courts-métrages, se consacre principalement au théâtre, rencontrant un succès considérable auprès du public et de la critique avec quelques spectacles tirés des oeuvres de son grand-père Leonardo Sciascia. Pendant trois ans, il a été directeur artistique du Teatro Regina Margherita de Racalmuto, en Sicile. Il est également l’auteur de trois romans (Una goccia d’ambra nella neve, La profanazione del pudore, Le viole dagli occhi chiusi), d’un pamphlet contre les dérives de l’art contemporain (L’immaginario rubato), de nombreux articles et courts essais. Deux de ses livres interview ont paru en 2021: Il tenace concetto, écrit avec Alfonso Amendola et Ercole Giap Parini, et Sciascia e il cinema, écrit avec Vincenzo Aronica. Il s’intéresse depuis longtemps au Symbolisme et a traduit du français en l’italien des poèmes et des textes théâtraux de Charles Van Lerberghe, Georges Rodenbach, Émile Verhaeren, Auguste de Villiers de l’Isle-Adam.
Il revient tout juste de Bolivie, où il a tourné, avec Fátima Lazarte, Irregular, un docufiction visionnaire sur la diversité du monde féminin et un possible retour de la société matriarcale.